« Organisé par Actuel et les disques Byg de Jean Georgakarakos, le festival d’Amougies fut une longue fête de cinq jours, rassemblant plusieurs milliers de personnes sans pépin majeur. Un événement emblématique de l’esprit de l’époque. «Il y avait une envie d’exploration, de brassage. Les gens n’hésitaient pas à se remettre en question» se souvient le réalisateur Jérôme Laperrousaz, venu filmer le festival avec Jean-Noël Roy. Deux films («Amougies Music Power» et «European Music Revolution») furent réalisés et présentés brièvement à Paris au printemps 1970, avant d’être retirés définitivement de l’affiche suite à une plainte du Pink Floyd : Jean Georgakarakos avait prétendu avoir négocier les droits avec tous les musiciens présents, or il n’en était rien … Le maître de cérémonie était Pierre Lattès, ex-présentateur de Bouton rouge, la toute première émission sur le rock à la télé française. Frank Zappa devait le seconder, mais sa maîtrise très relative du français (le public était essentiellement francophone) l’amena à tenir un rôle plus excitant: fil rouge des cinq jours de concert, en s’invitant sur scène avec une dizaine de groupes, de pop ou de jazz. Le sax ténor Archie Shepp joua avec lui un soir, en compagnie du batteur Philly Jo Jones et Grachan Moncur ! «A l’époque, j’étais plus connu que Frank, s’amuse Shepp. (…)
A l’époque, on écoutait de tout. Jazz, pop, peu importait. Et à Amougies on pouvait enjamber les barrières pour aller discuter avec les musiciens »
« 40 bougies pour Amougies », 25 October 2009, Libération Website