«Les Pink Floyd à Paris vint, un samedi de la fin septembre, pour honorer de sa présence l’émission d’Albert Raisner «Samedi et Compagnie». C’est là que devant un auditoire de frais bambins (les mêmes depuis quinze ans) aux mains calleuses (à force de taper dans leurs mains n’importe comment), le Pink Floyd interpréta, ou plutôt mima, avec une réjouissante mauvaise volonté, deux des chansons de son prochain 30 cm («A Saucerful of Secrets» - tout à fait extraordinaire, à sortir chez EMI). La musique du Pink Floyd est tout à fait en marge de la pop-music britannique. Le groupe produit une masse sonore imposante, ne laissant une quelconque prééminence à aucun des quatre musiciens. Leurs influences sont visiblement très nombreuses de la musique d’église (A Saucerful of Secrets), du jazz moderne - mais point free -(les Jazz Messengers en particulier), celle de la musique indienne, et pas mal aussi de la musique moderne (plutôt style Stockhausen). Les thèmes sont le plus souvent très fournis et parfaitement baroques. Les paroles qu’ils mettent dessus - les chansons du Pink Floyd sont généralement des récits - tournent le plus souvent autour de la science-fiction. Ils sont tous les quatre d’ailleurs passionnés de S.F, avec un net penchant pour Asimor (sic), Van Vogt, Arthur C. Clarke (…) La musique du Pink Floyd, c’est le premier space-opéra en pop-music. C’est eux qui auraient dû faire la musique de «2001»»
«Pink et Hopkin», Rock & Folk, November 1968.